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  • Ballade de deux S.D.F notoires

    Là quand ils se sont installés

    A la sortie de l’autoroute

    Entre le parking du discount

    Et la station d’essence B.P

    Juste le temps de savoir l’heure

    Ils se sont mis à réparer

    Une panne d’alternateur

    Tandis que les gens arrivaient

    C’est les mains pleines de cambouis

    Qu’ils pétrirent la pât’ sans manière

    Pas plus commerçants aujourd’hui

    Qu’ils ne l’avaient été hier

     

    Refrain :

    Dans leur fourgonnette à pizza

    Don Guichotte et Sancho Pansa

     

    Sous le panneau publicitaire

    Des rencontres par minitel

    C’est indécent qu’assis par terre

    Des gens s’enivrent solitaires

    Le temps d’écrire sur des cartons

    Un poèm’ pour des S.D.F

    Quelqu’un à volé leur pognon

    Pourtant il n’avait pas bézef

    C’est dans une poubelle enfouies

    Qu’ils ont retrouvé leurs affaires

    Pas plus méfiants aujourd’hui

    Qu’ils ne l’avaient été hier

    Refrain

     

    Dans ce genre d’endroit sordide

    Des Dulcinées passent à toutes heures

    Pour proposer à qui les vide

    La fent’de leur horodateur

    Le temps de les apercevoir

    Comme fantôme comme fantasmes

    Ils perdaient déjà la mémoire

    Le reste est affaire de spasmes

    Dans les draps où ils n’ont pas joui

    Leur reste l’étreinte chimère

    Pas plus amoureux aujourd’hui

    Qu’ils ne l’avaient été hier

     

    Refrain

     

    Quatre mecs en voitur’ de sport

    Le genr’ qui rentr’ de boît’ de nuit

    Se sont mis à klaxonner fort

    Plus on est con plus on s’ennuie

    A pein’ réveillés dans la rue

    Ils s’en prenaient une sévère

    Et quand ils se sont défendus

    Ils avaient le crâne entrouvert

    C’est sur un brancard ébloui

    Qu’on put suturer leurs paupières

    Pas plus déserteurs aujourd’hui

    Qu’ils ne l’avaient été hier

     

    Refrain

     

    Deux jours après ce fût aux flics

    De venir s’inviter chez eux

    Avec ce goût du sens pratique

    Qu’on sait de par leur tenue bleue

    Papiers permis et puis j’en passe

    Pour eux libertaires d’esprit

    Les lois ne serv’nt qu’aux gens en place

    Qui pensent que tout à un prix

    C’est enfermés dans un réduit

    Qu’ils ont hurlé ce qu’ils pensèrent

    Pas plus conformistes aujourd’hui

    Qu’ils ne l’avaient été hier

     

    Refrain

    Au bout du compte ils repartirent

    Avec l’étrange sentiment

    Que ce qu’ils devaient accomplir

    N’arriverait plus maintenant

    On s’est trompé encore un’ fois

    Dans la manche on ne peut rêver

    A quoi bon se dir’ tout ça

    Sur la route gît un chat crevé

    C’est dans le temps d’autres chemins

    Qu’on les verra toujours devant

    Pas plus désespérés demain

    Qu’au temps des vrais moulins à vent

     

    UN CŒUR A MOTS DIRE

    Poèmes et chansons

    Auteur : Eric BARBARA

  • Joignable sur mon portable ?

    • Le 18/08/2016

    Je n’ai jamais compris

    A ce qui peut-êtr’ rentable

    A en calculer le prix

    Je vis dans ma poésie

    C’est comme un château de sable

    Sur un reste d’utopie

    Quand l’ai mendié troubadour

    J’ n’ai connu que des comptables

    Pour me tenir leurs discours

    Y’ a des pépins dans la pomme

    S.F.R ou télécom

    On reste joignable

    Appeler sur notr’ portable

     

    L’autr’ jour à l’entrée du stade

    Des skinhead Front nationables

    Bastonnaient comm’ des malades

    Un type couché parterre

    Innocent d’être coupable

    Parc’ qu’il était d’outre-mer

    Quand j’ai crié au secours

    La polic’ municipable

    M’a fait savoir sans retour

    Pour l’instant faut laisser faire

    Télécom ou S.F.R

    On reste joignable

    Appeler sur notr’ portable

     

    C’est dur d’aimer son prochain

    D’êtr’ citoyen respectable

    De croir’ qu’on vaut mieux

    Qu’machin

    De bosser et de se taire

    Avec le siège éjectable

    Qu’on nous met sous le derrière

    Quand j’ai prié pour l’amour

    Le bon Dieu s’est mis minable

    Il a fait semblant d’êtr’ sourd

    Rien à foutr’ d’ la paix des hommes

    S.F.R ou télécom

    Je reste joignable

    Appeler sur mon portable

     

     

    Un’ sonn’ rie à la ceinture

    C’est jouissif c’est agréable

    C’est comme un sex’ qui rassure

    Les gens qui n’ont rien à dire

    Peuv’nt se donner en spectacle

    Petit robot va grandir

    Pas question d’attendr’ mon tour

    Par satellite ou par câble

    Répondeur cause toujours

    J’reste libre à part entière

    Télécom ou S.F.R

    Je n’ suis pas joignable

    Dites-le à vos portables.

     

    UN CŒUR A MOTS DIRE

    Poèmes et chansons

    Auteur : Eric BARBARA

  • Tu devrais

    Mon amour

    Tu devrais me crever les yeux

    Comme on fait aux oiseaux en cage

    On dit qu’après ils chantent mieux

    Qu’il est plus soyeux leur plumage

    Je saurais au bout de mon bec

    Picorer le bout de tes doigts

    Mais je ne serais plus ce mec

    Idiot qui écrivait pour toi

    Des poèmes et Salam al hec

    Une guitare dans ses bras

     

    Mon amour

    Tu devrais dans un vieux journal

    M’apporter un rêve à ronger

    M’appeler Gérard de Nerval

    Donne la patte et va coucher

    Je saurais au bout de ma laisse

    Me mettre à genoux devant toi

    Mendier encore tes caresses

    Pour ne plus être dans tes bras

    Cet exilé de la tendresse

    Un fou qui se mesure en pas

     

    Mon amour

    Tu devrais me lier les mains

    Les pieds comme au bagne à Cayenne

    Et m’envoyer sur des chemins

    Le dos nu sous des fouets qui saignent

    Je saurais bien sur l’échafaud

    Avouer que tu fus ma seule loi

    Le front collé à mes barreaux

    Je veux bien expier en forçat

    Mais je t’en prie laisse au bourreau

    Tout ce qui fait que je suis moi.

     

    UN CŒUR A MOTS DIRE

    Poèmes et chansons

    Auteur : Eric BARBARA

  • Marseille

    Du ventre de ma mère

    Enceinte ou château d’If

    J’ai traversé la mer

    Et atteint tes récifs

    Cont’ de Monte Cristo

    Avide de revanche

    C’est la jamb’ de Rimbaud

    Qui m’a servi de planche

    Marseille

     

    Avec ta bouille à baise

    De putain déjà vieille

    Faudrait pour qu’on te baise

    Eteindre le soleil

    Ta cannebière aux pompes

    Le Rhône s’est vers Berre

    Ligaturé les trompes

    Dégoûté de te plaire

    Marseille

     

    Tes dockers d’ la Jolliette

    A l’accent de Raimu

    C.G.Tist’ s d’oubliettes

    Rev’ nants de P.M.U

    Notre dam’ de la garde

    Sur son clocher d’église

    Faudrait pour qu’ils la r’ gardent

    Qu’ell’ fasse du strip-tease

    Marseille

     

    Tu t’es pris’ s pour Alger

    Dans un mythe d’Orient

    Aujourd’hui qu’y a danger

    Tu  ‘’ t’europes’’ aux clients

    Dans tes quartiers arabes

    Sacrifiés à Mac Do

    Déjà le Chich Kebab

    Prépare son radeau

    Marseille

     

    Au pays de Pagnol

    Si on crie viv’ L’O.M

    En mêm’ temps à Vitrolles

    On supporte l’extrème

    César reconverti

    Dirige une clinique

    En portier d’ boit’ de nuit

    Quand la mafia l’implique

    Marseille

     

    Dans des trains en partance

    Pour des pèlerinages

    T’as volé mon enfance

    Mes oiseaux de passage

    Des bateaux à Saint Pierre

    J’ vois des tombes au Vieux Port

    Et la main de mon père

    N’est plus qu’un poisson mort

    Marseille

     

    Si tout çà me fait mal

    Pourtant le jour venu

    Comme un coup de Mistral

    Sur les cinq avenues

    Comme un dernier soupir

    Un je t’aime un pardon

    Un murmur’ qu’on expire

    Je soufflerai ton nom

    Marseille

     

    UN CŒUR A MOTS DIRE

    Poèmes et chansons

    Auteur : Eric BARBARA

  • L'ivresse

    C’est la danse des cygnes

    Et c’est la mort du loup

    C’est l’espace d’un signe

    Voir son corps nu et flou

    C’est l’eau troubl’ d’un étang

    Qui lui fait comme un lit

    Un délit qu’on attend

    Pour le temps qu’on oublie

    Cette Ophélie tendresse

    L’ivresse

     

    Si docile éphémère

    L’amante désespoir

    La complice fée mère

    Des instants illusoires

    C’est un verre à la main

    Entre deux ecchymoses

    La peur du lendemain

    Pour que dure une rose

    Cett’ fragile Edelweiss :

    L’ivresse

     

    C’est la mise d’un fou

    Qui joue avec la vie

    C’est les yeux d’un hibou

    Dans la nuit d’une envie

    C’est la voix de Leprest

    Quand il chante au secours

    Un holdup sans un geste

    Comme un besoin d’amour

    C’est une autre détresse :

    L’ivresse

     

    C’est un voyage de noces

    Entre soi et soi-même

    C’est craindr’ qu’on se divorce

    Parc’ qu’on cherch’ qui on aime

    C’est trouver un abri

    A l’envers d’un décor

    C’est croire qu’un débris

    Vaut bien plus que de l’or

    C’est comme une richesse :

    L’ivresse

     

    C’est le clown déjà triste

    Qu’on siffle avant la fin

    C’est moi seul sur la piste

    En artiste défunt

    C’est croire qu’on est drôle

    Plus tellement lucide

    C’est se tromper de rôle

    Dans un théâtre vide

    Ne savoir qu’une messe :

    L’ivresse.

     

    UN CŒUR A MOTS DIRE

    Poèmes et chansons

    Auteur : Eric BARBARA

  • Ca fait combien en Euros ?

    Ca fait combien en euros                          

    Un’ semain’ de vacances                            

    Dans un quartier de banlieue                   

    Un séjour en résidence                              

    Dans le pavillon des vieux ?                     

    Ca fait combien en euros ?                        

     

    Ca fait combien en euros                          

    Une erreur de compte en banque                

    Au chômeur à l’homm’ d’affaires               

    Une dose au mec en manque                      

    Le droit de dormir parterre ?                     

    Ca fait combien en euros ?                        

     

    Ca fait combien en euros                          

    Une feuille de sécu                                   

    Pour qu’ell’ soit coté en bourse                   

    Un rouleau de papier cul                          

    Pour aller payer ses courses ?                    

    Ca fait combien en euros ?                        

     

    Ca fait combien en euros                          

    Un dopage à L’E.P.O                                 

    Le record d’un tour de piste               

    Un zapping sur les infos                           

    Pour fair’ croire qu’on existe ?                   

    Ca fait combien en euros ?                        

     

    Ca fait combien en euros

    Un prêt à zéro pour cent

    Le tirage du loto

    Un virus un sac de sang

    Pour la putain du métro ?

    Ca fait combien en euros ?

     

    Ca fait combien en euros 

    Une prim’ d’immunité

    Un discours d’homm’ politique

    Un sale air d’homme immigré

    Au guichet automatique ?

    Ca fait combien en euros ?                        

     

    Ca fait combien en euros                          

    Un butin du téléthon

    Une central’ nucléaire

    Un’ demande de rançon

    Partout où on fait des guerres ?

    Ca fait combien en euros ?                        

     

    Ca fait combien en euros                          

    Le cachet d’un gard’ du corps

    La une d’un magasine

    Un acompte sur la mort

    Pour ceux qui bossent en usine ?

    Ca fait combien en euros ?                        

     

    Ca fait combien en euros                          

    Le coût de ce qu’on doit vivre

    Pour se rembourser nous-mêmes

    Le prix d’un poème en livre

    Celui de nous quand on s’aime ?

    Ca fait combien en euros ?                        

     

    UN CŒUR A MOTS DIRE

    Poèmes et chansons

    Auteur : Eric BARBARA

  • C'est pas comme à Ostende

    C’est pas comme à Ostende

    Où les digues sont vertes

    Par les mousses et les algues

    Qu’ont ramenées les vagues

    En laissant grande ouverte

    La porte de la Flandres

    La porte de ta chambre

    C’est comm’ toi quand tu dors

    Sous les draps de la plage

    Dans le sable du lit

    Où mes mains dans les plis

    Cherchent des coquillages

    Et puis la mer du Nord

     

    C’est pas comme à Ostende

    Où le vent vient du large

    Soulevant d’Angleterre

    Ses jupes et ses jarr’tières

    Sa pluie et ses nuages

    Jusqu’aux port’s de la Flandres

    Jusqu’aux port’s de ta chambre

    C’est comm’ toi quand tu dors

    A l’heure des marrées

    Quand les vagu’s de tes reins

    Quand les vagu’s de tes seins

    M’attendent en chalutier

    Et jusqu’en mer du Nord

     

    C’est pas comme à Ostende

    Où les mouettes se saoulent

    Jusqu’à voler l’écume

    Des embruns d’amertume

    Sous des tapis de moules

    Sous la port’ de la Flandres

    Sous la port’ de ta chambre

    C’est comm’ toi quand tu dors

    Quand je rest’ sur le quai

    Pour acheter vivants

    Au marin qui les vend

    Mes rêv’s des poissons frais

    Pèches en mer du Nord

     

    C’est pas comme à Ostende

    Où le cœur de la ville

    Frappe si fort en elle

    Qu’on l’entend de plus belle

    A se prendre pour une île

    A la port’ de la Flandres

    A la port’ de ta chambre

    C’est comm’ toi quand tu dors

    Dans un pays magique

    Ou je voudrais me rendre

    Quelque part en Irlande

    Quelque part en Belgique

    Peut-être en mer du Nord

     

    UN CŒUR A MOTS DIRE

    Poèmes et chansons

    Auteur : Eric BARBARA

  • Par inadvertance

    Je suis né comme on part

    Une valise en mains

    Et déjà la peur de l’errance

    Mon frèr’ qui dit aur’voir

    La mort dans ses demains

    Et déjà le goût de l’absence

    Je suis né par inadvertance

     

    J’ai grandi à l’écart

    Sans quoi fair’ de mes mains

    Et déjà volé de l’enfance

    Je guettais dans le noir

    L’heure de mon chagrin

    Et déjà une délivrance

    Je suis né par inadvertance

     

    J’ai écrit mes cafards

    En secret de mes mains

    Et déjà cette différence

    Où j’usais les trottoirs

    Mi poète mi chien

    Et déjà seul dans le silence

    J’ai écrit par inadvertance

     

    Je t’ai aimée plus tard

    Quand tu as pris ma main

    Et déjà cette connivence

    Où j’ai fait à l’espoir

    Mos enfants nos seuls biens

    Mais déjà prêt à l’abstinence

    J’ai aimé par inadvertance

     

    Je mourrai sans histoire

    Sans rides dans les mains

    Et déjà voué à l’obligeance

    Je lègue à ton miroir

    Mon image pour rien

    Et déjà mon corps en partance

    Je mourrai par inadvertance

     

    UN CŒUR A MOTS DIRE

    Poèmes et chansons

    Auteur : Eric BARBARA